Comment déclencher la spirale du partage ?

Anne-Sophie Nectoux, directrice générale adjointe de Canal+ Brand Solutions, décrit les conditions préalables pour un contenu de marque qui émerge.

Quel contenu de marque peut-il émerger auprès de consommateurs constamment exposés aux flux d’informations de leur mobile ?

Plusieurs types de contenus peuvent émerger dans ce contexte, mais pour cela il faut qu’ils répondent à un certain nombre d’exigences.

Tout d’abord, il faut qu’ils soient inspirants et connectés aux passions et aux centres d’intérêt des consommateurs mobiles, sans oublier leurs communautés. Le consommateur partage le contenu s’il a le sentiment que sa communauté aussi voudra le découvrir. C’est comme cela que la spirale du partage peut se mettre en place.

Il faut également que ces contenus soient en ligne avec les usages et les besoins du moment. Ils doivent apporter des réponses nouvelles et utiles, être pertinents, divertissants et se lire rapidement. C’est pour cela qu’il faut les placer dans le bon contexte, sans rupture, de manière immersive. C’est ce qui permet de les mettre en lumière.

Anne-Sophie Nectoux - Canal + Brand Solutions - Directrice Générale Adjointe

La quête de l’attention des lecteurs exige que le contenu soit accrocheur. Il faut par conséquent privilégier un storytelling fort, empreint de vérité et de sincérité, qui réponde à une question que le consommateur se pose. C’est avant tout la sincérité et la véracité du discours qui font que le contenu est partagé ou non.

Ce que vous venez d’énumérer est très précis et finalement palpable, terre à terre. Quelle est la part de la création et de l’innovation dans tout cela ?

Sur la forme, il est toujours intéressant d’associer un contenu à une technologie, à un talent ou à un média. Il est important que le contenu soit créatif et innovant sans pour autant tomber dans le gadget, car on ne doit pas perdre de vue le sens qu’il doit porter.

Le bon sens en effet, c’est ce qui marche le mieux. Chacun d’entre nous peut se retrouver dans des contenus porteurs de sens, utiles et véhiculant de l’émotion. Il faut cependant un goût de « première fois », que l’on ait le sentiment de découvrir quelque chose de nouveau, d’original. Il faut également que ce soit bien écrit, même dans le cas d’un snacking sur mobile.

 

Vous êtes un éditeur professionnel, une chaîne audiovisuelle avec un savoir-faire de production de contenus de marques. Pour vous le brand content, c’est quoi ? Et en quoi est-ce différent de la publicité ?

On peut distinguer plusieurs facettes au brand content, soit du point de vue d’un créatif d’agence soit d’un publisher. Au sein de Canal+, Canal Brand Factory édite du contenu pour les marques tout en respectant la ligne éditoriale du groupe Canal+, avec le ton, les talents, l’exigence et la manière de faire qui lui correspondent. Canal Brand Factory propose également de médiatiser ces contenus à travers tout notre écosystème en tenant compte des enjeux de la marque, mais également de nos audiences. C’est cela que nous nommons le brand content. La publicité, c’est différent, c’est une communication de la marque qui n’est pas nécessairement ancrée ou adaptée au ton d’un éditeur en particulier.

Nous sommes ainsi au service des marques mais également de nos éditeurs, avec toujours comme but d’intéresser nos audiences, qui sont aussi les audiences des marques. Nous sommes pour le meilleur des deux mondes.

 

 Une newsletter consacrée au brand content, qu’est-ce que cela vous inspire ?

L’initiative est excellente, cela manquait réellement d’avoir une publication dédiée à l’univers du brand content. Nous avons besoin d’une fenêtre d’exposition pour expliquer ce qu’est le brand content, pour montrer des cas précis et mettre en lumière notre savoir-faire. Cela permet également à nos annonceurs de voir ce qui se fait à l’international. Cela nous permet de nous en inspirer.

Anne-Sophie Nectoux, directrice générale adjointe de Canal+ Brand Solutions